Entre ces deux façades qui se toisent sur le boulevard Haussmann, il flotte un soupçon d’arrogance, un parfum d’audace. Pas étonnant : ici, la mode ne se vend pas, elle s’expose. Deux géants, rivaux historiques, transforment chaque passage en duel silencieux pour conquérir le cœur – et le portefeuille – des passionnés du shopping à la française.
Opter pour les Galeries Lafayette ou Printemps, c’est comme choisir entre deux desserts à la carte d’un palace : impossible de trancher sans regretter ce qu’on laisse derrière. Les partisans de chaque maison murmurent leurs arguments, mais derrière la brillance des vitrines, l’expérience cache bien des nuances. Où se loge finalement la magie la plus vibrante ?
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Plan de l'article
Deux icônes du shopping parisien : histoire et identité
Sur le boulevard Haussmann, la rivalité ne date pas d’hier : elle s’inscrit dans la silhouette même du quartier. Le Printemps, lancé en 1865 par Jules Jaluzot et Jean-Alfred Duclos, trône fièrement au 64. Un peu plus bas, au 40, les Galeries Lafayette imposent leur style depuis 1893, guidées par Théophile Bader et Alphonse Kahn. Deux adresses mythiques, deux visions du commerce, deux histoires qui s’entrelacent au cœur de Paris.
Le Printemps | Galeries Lafayette | |
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Année d’inauguration | 1865 | 1893 |
Superficie | 45 000 m² | 70 000 m² |
Propriétaire | Qatar | Famille Moulin |
Événement emblématique | Vitrines de Noël | Coupole de verre |
Innovation | Invention des soldes | Festival de la Mode |
Impossible d’ignorer leur empreinte patrimoniale : chez Printemps, les façades Art déco restaurées en 2017 et la verrière monumentale renvoient à la Belle Époque. Aux Galeries, la coupole néo-byzantine agit comme une cathédrale lumineuse, restaurée en 2018-2019 – un spectacle à elle seule. L’art, la mode, l’événementiel : chaque saison, les deux maisons rivalisent d’audace, entre pop et luxe, pour affirmer leur différence.
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Les traditions forgent l’identité : bouquet de violettes distribué chaque 21 mars chez Printemps ; grand-messe de la mode aux Galeries Lafayette. Deux mondes bien distincts, mais un même quartier : Paris 9e, carrefour des regards et des vitrines, où le shopping devient rituel.
Expérience client : quelles différences au quotidien ?
Chez Printemps et Galeries Lafayette, le shopping s’affiche en version immersive. Mais dès l’entrée, le contraste saute aux yeux. Les Galeries : une ruche cosmopolite, fourmillante, où le spectacle se joue sous la coupole. Printemps : ambiance ouatée, couloirs spacieux, discrétion et accueil sur-mesure, avec une clientèle bourgeoise en filigrane.
- Ouverture dominicale : pionnières sur le créneau, les Galeries Lafayette ouvrent le dimanche dès janvier 2017, suivies de près par Printemps en juin : un nouveau rituel pour touristes et familles parisiennes.
- Terrasses panoramiques : duel de vues sur Paris. Printemps mise sur la sobriété, avec une terrasse confidentielle et une vue dégagée sur l’Opéra et la tour Eiffel. Aux Galeries, le rooftop attire les foules et les objectifs : selfie de rigueur face au Sacré-Cœur.
La clientèle internationale façonne l’ambiance. Services multilingues, détaxe, livraison à l’hôtel : chaque maison s’adapte. Les Galeries Lafayette, vastes, absorbent les flots de visiteurs asiatiques, russes ou américains ; Printemps préfère l’intimité, propose des salons privés, cultive le secret et l’exclusivité.
Impossible de passer à côté de la rénovation permanente. Après les secousses des attentats puis de la pandémie, les deux maisons ont investi massivement. Ateliers gourmands, espaces dédiés aux enfants, concepts hybrides : désormais, on vient autant pour vivre que pour acheter.
Galeries Lafayette vs Printemps : l’offre, les marques et les exclusivités à la loupe
Sur Haussmann, la surenchère s’affiche en mètres carrés. Les Galeries Lafayette dégainent 70 000 m² de rayons contre 45 000 m² pour Printemps. Résultat : une avalanche de choix, de la mode accessible à la haute couture.
Mode femme, homme, beauté, joaillerie, maison : chaque univers occupe des étages entiers. Les Galeries Lafayette multiplient les exclusivités, notamment grâce à leur Festival de la Mode et une mise en avant de jeunes créateurs. Printemps préfère la rareté : corners confidentiels, labels parisiens, collections introuvables ailleurs. La sélection y est plus tranchée, plus pointue.
La vague de la seconde main n’a pas épargné le boulevard : espaces de vêtements circulaires dans les deux enseignes, mais Printemps valorise le label “Unis vers le beau responsable”, misant sur l’engagement et la mode durable. Les Galeries Lafayette intègrent la seconde main dans leur parcours XXL, sans perdre de vue l’effet vitrine.
- Chiffre d’affaires : 1,6 milliard d’euros pour Galeries Lafayette (2016), 1 milliard pour Printemps (2017).
- Exclusivités : collaborations capsules chez Printemps, pluralité de grandes marques internationales aux Galeries.
- Expérience shopping : Printemps mise sur l’accompagnement personnalisé ; Galeries Lafayette sur le spectaculaire.
Le choix, c’est la question de l’arbitrage : opulence ou exigence, foisonnement ou sélection experte ? À chacun sa boussole.
Pour quel profil de visiteur chaque grand magasin est-il le mieux adapté ?
Le duel se joue aussi au niveau du public. Les Galeries Lafayette brassent large : clientèle populaire parisienne, touristes du monde entier venus admirer la coupole, chasseurs de tendances, familles attirées par les vitrines de Noël ou les animations géantes. Selfies sous la lumière Art nouveau, déambulations dans des allées spectaculaires, passages furtifs ou journées entières à explorer… chacun y trouve son rythme.
À rebours, le Printemps cible les amateurs de raffinement. Service aux petits soins, vendeurs stylés, ambiance feutrée : ici, le luxe s’exprime sans tapage. Les passionnés de mode pointue, les connaisseurs de labels rares, les acheteurs de pièces uniques ou de créations sur-mesure trouvent leur bonheur dans la confidentialité et la sélection affûtée. La terrasse panoramique, discrète, complète l’expérience.
- Galeries Lafayette : pour qui veut explorer l’univers global de la mode, découvrir des marques du monde entier, vivre le shopping version XXL et profiter d’animations spectaculaires.
- Printemps : pour ceux qui privilégient le raffinement, la chasse aux pépites confidentielles, les services sur-mesure et une atmosphère plus intimiste.
Ouvertures dominicales, terrasses sur les toits, afflux de visiteurs étrangers : les deux maisons ont hissé le shopping au rang d’expérience culturelle. Le 9e arrondissement peut dormir tranquille : sur Haussmann, le spectacle ne s’arrête jamais, et chaque visiteur écrit sa propre histoire sous les verrières.